Unter den Versuchen Fichtes, sein Denken allgemeinverständlich darzustellen, zählt diese 1800 erschienene Schrift zu den inhaltlich abgerundetsten und aufschlussreichsten; bei den Zeitgenossen stieß sie jedoch auf vehemente Kritik, Hegel sah in ihr gar einen besonders illustrativen Text für den Aufweis der Haltlosigkeit der von Fichte in der »Wissenschaftslehre« vertretenen Position einer auf das Ich als Tathandlung gegründeten Philosophie. Darum vermag allein schon die Lektüre von Fichtes Bestimmung des Menschen und ihrer kritischen Rezeption in Hegels Glauben und Wissen einen Einblick in die Gründe zu vermitteln, warum bis ins 20. Jahrhundert die Philosophie Fichtes weitgehend als ein merkwürdiger Mosaikstein auf dem Wege Von Kant bis Hegel« oder, im Hinblick auf den »Endpunkt« dieses Wegs wohl genauer, in der »Entwicklung des Spinozismus« betrachtet wurde. Deutlich wird bei einer neuen Lektüre aber auch, wie viel noch zu tun bleibt, um die wichtigen Erkenntnisse, die im Deutschen Idealismus auf so getrennten Bahnen gewonnen wurden, im Blick auf die gemeinsamen Grundprobleme einer »Ersten Philosophie« ohne Rückfall in die traditionellen Feindbilder wahrzunehmen und kritisch in die pluralistische Diskussion heutigen Philosophierens einzubringen.«
Johann Gottlieb Fichte (1762-1814), één van de interessantste figuren uit de Duitse intellectuele geschiedenis, maakte indruk met de durf van zijn gedachten en de kracht van zijn filosofisch ontwerp. Voor hem was de wereld geen statisch systeem, maar een dynamische uitdrukking van actie.In tegenstelling tot Kant, die het dualisme aannam tussen de werkelijkheid zoals zij zich aan het “ik” voordoet, en de onkenbare realiteit zoals zij werkelijk is, probeerde Fichte, de auteur van “Grundlage der gesamten Wissenschaftslehre”, die naast Hegel en Schelling, één van de hoofdvertegenwoordigers van het Duits idealisme was, God en de wereld te begrijpen vanuit het bewustzijn als zodanig. Fichte stelde als noodzakelijke waarheid, dat er geen autonome werkelijkheid, los van het bewustzijn, het ik, kán bestaan. Volgens Fichte had het begrip “zijn”, enkel nog de betekenis van, “het er zijn van het ik”. Natuur en de kosmos, het ‘niet-ik’, kunnen/kan niet zelfstandig bestaan, maar alleen in dialectische tegenstelling mét het ik en in de ervaring als object, dóór het actief en creatief ik.Fichte was weliswaar niet alleen een filosoof en de schepper van een synthetisch metafysisch systeem. Hij was ook een politiek actieve schrijver en redenaar. Theorie was niet genoeg voor hem. Hij zag zichzelf vooral als een beoefenaar. Heinrich Heine schreef over hem, “Met Kant hadden we maar één boek om naar te kijken. Maar hier komt naast het boek ook een man in aanmerking; Bij deze man zijn denken en dispositie één, en in zo’n grote eenheid werken ze aan de wereld om hen heen. Voor veel tijdgenoten lijkt Fichte een man uit één stuk”.Manfred Kühn onderzocht in zijn Fichte-biografie, de relatie tussen zijn gedachten, sentiment en leven, op basis van de nieuwste bronnen, en laat zien dat de grote eenheid van leven en werk, een mythe is. Zoals bij veel van zijn romantische tijdgenoten, werd Fichte’s leven nl. gekenmerkt door onrust, spanning en meningsverschillen, en door externe politieke ontwikkelingen. Het wordt duidelijk hoe nauw Fichte’s grootheid en lot met elkaar verbonden waren.Verdeeld over 10 hoofdstukken/perioden, beschrijft Kühn achtereenvolgens, Fichte’s jeugd (1762-1774), Schoolpoort (1774-1780), Studies (1780-1784), Gedreven (1784-1791), en “Kant en de poging om alle openbaringen te bekritiseren (1792-1793)”. Hierna beschrijft hij de eerste verschijning in Jena (1794-1795) en de tweede verschijning in Jena (1795-1799), Fichte als particuliere geleerde (Privatgelehrter) in Berlijn (1799–1805), Het Erlangen-hoogleraarschap en de onrust van de Napoleontische oorlogen (1805-1809) en het Berlijns hoogleraarschap (1809-1814).Manfred Kühn (°1947) was hoogleraar filosofie aan de prestigieuze Purdue University, in West Lafayette in de staat Indiana in de VS (Neil Armstrong de eerste mens op de maan, studeerde er), en in Marburg, en geeft nu les aan de Boston University. Naast veel werken over Kant, heeft hij boeken en essays gepubliceerd over David Hume, de Schotse filosoof, Thomas Reid, een van de grondleggers van de “common sense”-filosofie, en de Verlichting in Schotland, Frankrijk en Duitsland. Eerder schreef hij o.a. het meesterwerk, “Kant, Eine Biographie” (C.H.Beck) (foto).Manfred Kühn Johann Gottlieb Fichte Ein Deutscher Philosoph 682 bladz. Duits geïllustreerd Uitg. C. H. Beck ISBN 978-3-406-63084-2
Dans ce 41ᵉ album, nous ouvrons Astérix en Lusitanieavec un regard maçonnique : le rire y tient lieu d’épée, la fraternité d’horizon. De case en case sur le pavé mosaïque, une équerre invisible contrôle la rectitude du propos tandis qu’un compas discret règle la distance juste entre liberté et loi. La farce démonte les mécaniques du complot comme on lève un voile, et la Lusitanie se révèle Temple de lumière où l’alliance se pratique plutôt qu’elle ne s’affiche. Ici, la potion n’est pas un dû mais un don mesuré ; l’honneur se partage, la cité se bâtit, et la parole circule comme une tenue bien conduite.
Astérix en Lusitanie – n°41
Fabcaro tient la barre avec une malice douce qui n’excuse rien et n’oublie pas l’éthique ; sous le velours de l’humour veille une équerre invisible qui vérifie la rectitude du propos. Didier Conrad conduit la ligne avec un nerf souple et salue Albert Uderzo sans se figer dans l’hommage : la main demeure vivante. Au-dessus, l’ombre tutélaire de René Goscinny règle encore le rythme des gags et l’innocence du contre-pied. La vieille musique se reconnaît, mais l’orchestre joue désormais une partition qui respire.
Le récit tient dans un souffle clair.
Un ancien esclave reparaît, la mémoire encore chaude des fers, et demande secours. Le village répond avec cette simplicité qui dit l’honneur. Là-bas, la Lusitanie ploie sous l’aigle et refuse de rompre. Un vent d’ouest, pareil à une conque marine, appelle ; les trois compagnons quittent la maison commune, franchissent la mer comme une colonne d’écume dressée vers l’horizon et reconnaissent, au bout de la traversée, des frères en humanité. Devant l’Empire romain, ils avancent sans haine ni renoncement, avec l’obstination joyeuse des petits peuples qui savent défendre la liberté à hauteur d’homme, par la justesse du regard et la netteté du geste.
Sous l’aventure visible chemine un voyage intérieur. Le corps s’embarque d’abord, domptant caps, falaises et ports, jusqu’à ce que les cartes, déjà, dessinent l’espace comme un plan de Loge. L’intelligence suit, apprend à lire les signes, déjoue les pièges et retourne la force de l’adversaire par l’à-propos. Le cœur vient enfin, découvre une fraternité sans posture, consent à l’alliance avec l’étranger et offre le secours sans prendre l’ascendant. La potion magique devient alors figure d’une parole vive : ni talisman paresseux ni facilité, mais une mesure qui demande du temps.
Panoramix veille à la juste limite ; Astérix discerne ; Obélix accomplit ; Idéfix protège.
Chacun assume sa charge, et l’ensemble respire l’ordre intérieur d’un chantier bien tenu. La Lusitanie se déploie avec une tendresse précise. À midi, la blancheur dure des calcaires ; la nuit, des bleus feutrés qui s’attardent ; sur les murs, des azulejos où s’inscrit la mémoire des jours ; dans l’air, des guitares qui portent le fado comme une confidence. La saudade ne gémit pas, elle donne au courage une gravité douce. La langue roule son « ão » comme une houle de fond ; les noms en « ès » dressent des mâts invisibles ; les féminins en « a » ouvrent des fenêtres d’accueil. Les calembours sourient sans jamais défaire la tenue de la fable : tout parle juste, tout demeure à hauteur d’âme.
Astérix, éd. luxe
Au cœur de cette matière vivante fermente le garum, sel et soleil mêlés, liqueur des poissons qui nourrit les tables et les imaginaires. Les amphores circulent, marquées de sigles et timbrées de sceaux, et déjà l’Empire prétend codifier le goût comme il réglemente les peuples. Autour de cette marinade antique, la rumeur prospère et ourdit ses filets : l’empoisonnement devient récit commode, le trafic se déguise en vérité révélée, le soupçon prend l’odeur forte de l’invective. Le complot, ici, n’est pas doctrine mais mécanique. Il flatte la peur, simplifie le monde et transforme la vase en certitude. Les auteurs en font une farce savoureuse et une leçon civique. La potion claire, mesurée, préparée à visage découvert, répond au garum des arrière-boutiques où l’on remue l’opacité. D’un côté, une parole qui éclaire et se partage, de l’autre, une mixture d’ombres où fermentent la crédulité et l’intérêt. Le rire ouvre la fenêtre, chasse les miasmes et rappelle que le vrai se goûte mieux quand il respire.
Le fil héroïque passe par Viriate, frère en vaillance de Vercingétorix par-delà les frontières. Même flamme, même blessure, trahison puis relèvement. La figure rappelle une vérité droite. L’opprimé n’est pas voué à gémir mais se tient debout et rallume le brasier par la solidarité. Nous retrouvons ici nos étoiles cardinales : une liberté qui ne se monnaie pas, une égalité qui ne rabote aucune singularité, une fraternité qui n’est pas un slogan mais un service. Les Gaulois ne libèrent pas un pays à la place de ses habitants mais ils restituent à une communauté sa capacité d’agir. Ils offrent l’étincelle et laissent l’air faire son œuvre. La victoire demeure lusitanienne et le village s’en va sans trophée : cette pudeur signe la noblesse du geste.
Astérix, éd. Artbook
Au bord d’une carrière, le récit se densifie. Les collègues d’Obélix taillent des cubes promis aux chaussées. La poussière colle, la main écoute le fil de la roche et la patience gouverne. Nous pensons à la calçada portuguesa, blanc du calcaire et noir des basaltes nés de feux anciens. Le pavé mosaïque revient non comme citation mais comme résonance. La ville devient Temple discret et le passant, pèlerin sans le savoir.
Obélix demeure l’homme des grands blocs. Il dresse ses menhirs avec la joie invincible d’un enfant qui éprouve la pesanteur ; par jeu, il tente l’empilement, et la pyramide affleure parfois dans le sourire des cases. Entre le cube civique et le monolithe dressé se tisse une pédagogie de la forme : le cube répété dit la lenteur fraternelle qui bâtit la cité ; le menhir dit la force qui s’oriente ; la pyramide esquissée dit la visée qui rassemble en un point la dispersion des plans. Nous entendons le triangle qui cherche le cercle, voyons l’équerre qui vérifie, pressentons le compas qui règle la distance. La liberté se maintient quand la forme l’accueille, et la fraternité dure quand la mesure la protège.
Face à cela, le camp romain exhibe la normalisation qui voudrait tout rendre interchangeable. L’Empire parle un règlement sans esprit mais l’obsession d’ordre masque la peur des singularités. Les garnisons s’ennuient, les centurions se crispent, les rapports s’empilent ; l’administration imagine tenir la paix par saturation. La satire perce la baudruche avec tendresse, tandis que la Lusitanie réplique par des gestes simples : hospitalité, ingéniosité, courage partagé. Même la morue quitte l’anecdote et devient emblème d’une ressource patiente : se nourrir de l’ordinaire, en tirer une joie, voilà la politique du quotidien que l’album propose.
Astérix,-4e-de-couv
Fabcaro glisse des clins d’œil contemporains sans altérer la ligne claire, respecte la musique de Goscinny et trouve son tempo. Didier Conrad anime les foules avec une chorégraphie lisible, ouvre des marines où l’horizon respire et invente des places où les pavés deviennent personnages. Les couleurs de Thierry Mébarki posent des vagues de lumière – ocres, gris de pierre, bleus profonds. Rien ne crie, tout tient. Chaque planche a l’équilibre d’un Temple où l’œil circule sans trébucher.
La figure de l’ancien esclave rouvre la question du nom et du destin. L’affranchissement ne suffit pas, la liberté réclame une maison pour devenir habitable. L’homme assume la fragilité de la demande, le village répond dans la fraternité, non dans la condescendance. Nous reconnaissons la grammaire secrète de l’initiation, où nul ne se relève seul, où la potion n’est pas un dû mais un don : elle vient lorsque l’intention demeure droite, se dérobe aux mains qui trichent, se met au service de l’œuvre commune et refuse les miroirs de l’ego.
Nous refermons l’album comme on quitte un Temple provisoire : le cœur allégé, la boussole intérieure mieux orientée, la main déjà sur l’outil – taille après taille, pas après pas – jusqu’à ce que la cité retrouve tenue et souffle.
Astérix en Lusitanie
René Goscinny – Albert Uderzo – Fabcaro – Didier Conrad