RENONCIAT, Michel. Épées, glaives & poignards : de la chevalerie à la Franc-maçonnerie en Europe aux XVIIIe et XIXe siècles. Paris : Numérilivre – Éditions des Bords de Seine, 2021. 250 p. (Coll. Expressions Images et Spiritualités). ISBN 978-2-36632-115-9
Ce livre sur les épées, dagues et poignards maçonniques « tranche » sur les habituels ouvrages consacrés à la franc-maçonnerie : pour la première fois, est ainsi offert un vaste panorama d’un sujet méconnu aux francs-maçons et aux collectionneurs d’armes blanches, mais aussi aux curieux d’histoire et de symbolisme.
L’usage – pacifique – des armes blanches dans les cérémonies maçonniques constitue une caractéristique historique de la maçonnerie française. Quand, dans les années 1725-30, la franc-maçonnerie apparut en France, le principe d’égalité des frères se heurtait à l’organisation inégalitaire de la société, dont le port de l’épée réservé aux seuls nobles était le symbole visible. Le génie fut alors d’instituer une « égalité par le haut » non pas en interdisant aux nobles de porter l’épée en Loge, mais en en étendant le principe à tous les maçons, nobles ou roturiers.
Arme chevaleresque par excellence, l’épée s’inscrivait d’autant plus aisément dans la pratique maçonnique que, dans les différents rites qui s’élaborèrent au XVIIIe siècle, la maçonnerie française devait associer à la thématique du métier, de la construction, celle de la chevalerie. Une chevalerie spirituelle qui élève l’âme, le corps et l’esprit vers la réalisation personnelle et l’amélioration des humains.
C’est dire combien, loin du fantasme antimaçonnique du « poignard des Kadosh », le livre de Michel RENONCIAT nous plonge au cœur même de la spiritualité maçonnique, celle qui associe entre les mains du maître de la loge, le maillet du pouvoir temporel et l’épée flamboyante du pouvoir spirituel.
Un livre à lire et à conserver …
François GEISSMANN – Marc-Henri CASSAGNE Conservateurs du musée de la Grande Loge Nationale Française